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Libération

L'Afrique de vives voix

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Jusqu'ici délaissé par le FSM, le continent se fait une place dans l'altermondialisme.
publié le 19 janvier 2006 à 20h06

Bamako envoyé spécial

«Non, à la marchandisation de l'Afrique», annonce une banderole au coeur de Bamako. L'Afrique, on a beaucoup parlé d'elle. Beaucoup parlé pour elle aussi. Pour la première fois, une partie de sa société civile parlera en son nom et se retrouve, jusqu'au 23 janvier, au centre de la photo de la famille altermondialiste. Enfin presque. Car la 6e édition du Forum social mondial (FSM) est «polycentrique». L'Afrique donc (Bamako), mais aussi l'Amérique (Caracas) et l'Asie (Karachi, repoussé en mars pour cause de séisme). L'an passé, les débats sur la pertinence d'une telle décentralisation avaient été animés au sein du Conseil international du FSM ­ réunissant les grandes ONG. «Cela évite la captation du forum par les Latino-Américains, mais cela rend plus difficile la synthèse des convergences», résume l'Italien Riccardo Petrella, un des leaders alters. L'Afrique, continent délaissé jusque dans les précédents FSM, aura donc l'occasion d'être la vitrine des alternatives.

«Pour la première fois, les militants feront toucher du doigt les réalités du combat des organisations de base», affirme un militant ghanéen. Une déléguée ougandaise qui planche sur le commerce estime, elle, que «l'essor sans précédent des mouvements sociaux pour l'accès à l'eau, l'électricité, la terre, la santé, la dignité des femmes, sera au coeur des 600 ateliers prévus». Des débats très «concrets», articulés autour de 10 thématiques (1), sur les enjeux des migrations, les «questions agrair