Strasbourg (UE) envoyé spécial
Comme c'était prévisible, le Parlement européen a rejeté, hier, à une écrasante majorité la proposition de directive ouvrant à la concurrence les services portuaires. Sur les 674 votants, 532 eurodéputés ont voté contre et seulement 120 pour (dont les Français de l'UMP). Ce vote sans appel est d'autant plus étonnant que l'Assemblée de Strasbourg est largement dominée par la droite. Jacques Barrot, le commissaire européen aux Transports, a eu du mal à assumer cette défaite annoncée : il a hérité de ce projet qui a été déposé à l'automne 2004 par la précédente commissaire, l'Espagnole Loyola de Palacio, juste avant son départ de Bruxelles. «Je veux bien assumer des responsabilités mais pas les miennes, euh, je veux dire pas celle des autres», a-t-il confié ému, lapsus à l'appui, à quelques journalistes.
Ce résultat souligne a posteriori l'inutilité de la violence employée lundi par les dockers venus manifester devant le Parlement de Strasbourg (entre 6200 et 10 000 manifestants). Alors que les eurodéputés soutiennent leurs revendications contre la libéralisation, quelques centaines de dockers, en particulier ceux du port d'Anvers, très liés à l'extrême droite nationaliste du Vlaams Belang, s'en sont pris aux forces de l'ordre et au bâtiment du Parlement à coups de boulons et de pierres (64 blessés chez les policiers, 300 m2 de vitres fracassées, 300 000 euros de dégâts). Le centre-ville de Strasbourg n'a pas été épargné, et selon la télévision flam