Les grèves, une habitude chez Pizza Hut. Il y en a eu pas moins de quatre à Paris en 2005. Et les revendications ne changent pas : amélioration des conditions de travail, critique de la politique de franchise de l'entreprise (1). Samedi, 45 salariés de deux magasins parisiens débrayaient (2). Mardi matin, un troisième entrait en grève partielle.
La direction a annoncé au comité d'entreprise la franchise de quatre nouveaux points de livraison à domicile, en plus des 36 déjà franchisés en France, sur un total de 88. «Une fois les magasins franchisés, nous n'aurons aucune garantie sur l'emploi», explique Abdel Mabrouki, délégué CGT Pizza Hut. Inquiétude nourrie par la faillite en 2002 et 2003 de certains magasins, comme à Toulouse ou à Rennes. Des craintes que Dominique Trochard, la responsable des ressources humaines de la société, balaie d'un revers de main : «Tous les magasins franchisés depuis 2003 sont toujours là, aucun n'a fermé.»
Autre point d'achoppement, les conditions de travail. «On craint de devoir renoncer à des avantages comme les chèques-cadeaux de fin d'année, le menu employé ou les primes d'ancienneté», affirme Mohamed Reda Addab, de la CGT. La direction s'en défend : «Les salariés évoluent dans les mêmes conditions de rémunération avant et après la franchise. Ils ont des droits qui sont rappelés aux nouveaux employeurs.» Mais dans le Pizza Hut de l'avenue Gambetta (XXe arrondissement), franchisé depuis novembre, les chèques-cadeaux ont disparu et les chaussures