Révolte dans le Bordelais qui veut imposer un prix minimum, jacquerie dans le Beaujolais qui refuse de planter moins, suicides de viticulteurs dans l'Aude, méventes en France et à l'export, baisse record de 35 % du revenu des viticulteurs l'an dernier, menaces de manifestations pour le mois prochain : la crise du vin atteint des sommets dramatiques.
Malgré la gravité de la situation, la filière accumule les rendez-vous manqués pour sortir de la crise. Dernier en date : la réunion décisive de l'Office national interprofessionnel des vins (Onivins, devenu Vitiflhor) a été repoussée mercredi aux calendes grecques. Fâcheux contretemps : l'Onivins devait mettre en place une nouvelle catégorie baptisée «vin de pays vignobles de France», faits d'assemblages en provenance de plusieurs régions et basés sur des cépages plutôt que sur des terroirs. Sur les étiquettes figurerait donc simplement l'indication «cabernet» ou «pinot noir», comme c'est déjà le cas des vins produits par le nouveau monde (Australie, Afrique du Sud, Amérique du Sud), facilement identifiables par les consommateurs les moins spécialistes.
Guerre. Las, le dossier risque de prendre un gros retard : son promoteur, Michel Verdier, ex-patron de l'Onivins, vient de passer la main. «A l'Onivins, il y a toujours un prétexte pour ne pas prendre les bonnes décisions au bon moment. Pendant ce temps, des vignerons se suicident de désespoir dans ma région», regrette Robert Curbières, un viticulteur de Carcassonne qui a quitté de