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Libération

Chez Seb, des salariés baladés de fermeture en fermeture

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publié le 20 janvier 2006 à 20h06

Fresnay envoyé spécial

Seb, c'est pas vraiment bien. A l'usine Moulinex (groupe Seb) de Fresnay (Sarthe), les salariés du fabricant français de petit électroménager sont suffisamment désabusés pour sourire des mauvaises blagues. La dernière date de mercredi : la direction a convoqué une réunion du comité d'entreprise du groupe pour le 24 janvier, suivie de deux autres réunions des partenaires sociaux, avec pour ordre du jour : «la réorganisation industrielle du groupe».

«C'est très clair, le même ordre du jour pour trois jours consécutifs de réunions à plusieurs niveaux du groupe : ça veut dire de nouvelles fermetures de sites», traduit dans un sourire amer Joël Poitevin, délégué CGT à Fresnay. Les 213 salariés du site devront toutefois attendre la semaine prochaine pour en savoir plus, ainsi que leurs collègues du site de Syndicat (Vosges), de celui de Dampierre (Jura). Selon Jean-Pierre Antoine, délégué CFDT du site vosgien, ces sites de production pourraient fermer au plus tard d'ici deux ans. Encore au conditionnel... pour quelques jours. Mais les Moulinex de Fresnay connaissent déjà bien le scénario. «C'est épuisant. Les gens sont sonnés. Beaucoup sont venus de l'usine d'Alençon lorsque la production a été arrêtée là-bas, ils ont tout repris ici, voiture, maison, raconte Monique Guéranger, déléguée syndicale de la CFDT à Fresnay. On s'est battus comme des loups en 2001, à Alençon, sur 900 personnes, on n'a eu que 132 réintégrés, alors on s'estimait heureux de pouvoir veni