Moscou de notre correspondante
Plus d'une centaine de sans-abri morts de froid à Moscou, des habitants frigorifiés dans leurs immeubles, des journalistes tenus de s'éclairer à la bougie, les néons éteints dans les rues, des musées et des bibliothèques fermées : le froid exceptionnel qui s'est emparé de la Russie depuis presque une semaine est une épreuve de vérité pour RAO EES (système énergétique unifié), le monopole russe de l'électricité, autant que pour Gazprom, censé approvisionner les centrales russes et européennes en gaz. A Moscou, où le thermomètre devrait rester en dessous de 20 °C plusieurs jours encore, selon les météorologues, RAO EES a dû réduire depuis mardi la consommation de 250 entreprises pour prévenir le risque de disjonction générale. Dans certains quartiers, le chauffage central et l'électricité ont lâché, laissant quelques milliers d'habitants dans un froid glacial. Au quotidien Moscow Times, les journalistes ont dû revenir aux bougies ou lampes à huile, et sauver à ce prix l'alimentation en électricité de leurs ordinateurs. Au total, 500 mégawattheures ont ainsi été économisés de force, ce qui n'a pas empêché Moscou d'atteindre vendredi la limite absolue de sa capacité de production, soit 16 000 mégawattheures.
Limite. «La situation est d'une difficulté sans précédent, tant à Moscou que dans le reste du pays», reconnaissait vendredi Anatoli Tchoubaïs, directeur général de RAO EES, qui, avant même cette épreuve, était déjà une des personnalités les plu