Montpellier notre correspondant
Les vignerons du Languedoc en ont marre ! Marre d'une crise qui les étrangle chaque jour un peu plus, marre des ministres de l'Agriculture qui les méprisent, marre de l'image de mauvaise piquette que l'on colle à leurs vins alors qu'ils remportent des médailles aux quatre coins du monde. Et marre, aussi, des viticulteurs de Bordeaux, qu'ils accusent de ne pas participer à l'effort collectif mené contre la surproduction et la crise du vin français. «Nous, on n'arrête pas d'arracher, on envoie des millions d'hectolitres à la distillation, et pendant ce temps les Bordelais se gavent en se frisant les moustaches !» se plaint Jean Huillet, le très populaire patron des caves coopératives de l'Hérault. Et son collègue audois Philippe Vergne de renchérir : «C'est l'Afrique du Sud, avec d'un côté les Blancs, et de l'autre les Noirs !»
Les chiffres de la campagne d'arrachage en cours parlent en faveur des Languedociens. Ces derniers se sont engagés à supprimer 12 500 hectares de vignes, soit 4,6 % de la surface régionale totale. A Bordeaux, il n'est question que de 1800 hectares, représentant moins de 1,5 % des vignobles. «Chez nous, l'arrachage ne fait pas partie de la culture, se défend Christian Delpeuch, président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB). Et celui de la campagne 2004-2005 était le premier de notre histoire» (Libération du 20 janvier).
«Moeurs». Quant aux chiffres de la dernière distillation, qui permet de se débarrasser