Jean Peyrelevade est coupable mais innocent. Selon que l'on se place du point de vue de la justice américaine ou de celui du condamné. C'est le résultat d'un des miracles de la justice d'outre-Atlantique, féconde en procédés étonnants. Jeudi (dans la nuit de vendredi à Paris), à Los Angeles, l'ex-président du Crédit lyonnais a passé une transaction exceptionnelle avec le tribunal de Californie. Il a accepté de plaider coupable des faits qu'on lui reproche et le tribunal lui a accordé le droit de proclamer qu'il se considère comme innocent (1).
«Légère». Il est condamné lourdement : 500 000 dollars d'amende (soit environ 412 000 euros), trois ans d'interdiction de séjour sur le territoire américain, cinq années de mise à l'épreuve. Et la Réserve fédérale lui a infligé l'interdiction de facto de travailler pour une banque américaine ou une de ses filiales. Joint par Libération, Jean Peyrelevade indique que c'est l'accusation qui lui a proposé de transiger. Il trouve la peine «légère» et se réjouit : «J'ai récupéré ma liberté de mouvement.» Le mandat d'arrêt international qui le frappait, lui interdisant jusqu'à présent de quitter le territoire français, a en effet été levé.
Dans l'affaire Executive Life, Jean Peyrelevade était poursuivi pour fausse déclaration aux autorités, violation de la loi bancaire et même «conspiration». Selon ses dires, il aurait «mal rempli deux questionnaires de la SEC (autorité américaine de régulation des marchés, ndlr)». C'est un peu vite résumer l'a