Gilles, 26 ans, est voiturier pour un club échangiste. Pendant que ses clients s'échauffent, il passe ses nuits dans le froid sur les trottoirs parisiens.
«Après avoir été remplaçant d'une prof d'histoire en banlieue et fait du télétravail pour de la vente par correspondance, j'ai pas mal galéré en compilant de petits contrats. Il y a un mois, un copain m'a refilé le tuyau pour être voiturier. J'ai accepté, car je n'étais pas obligé d'enchaîner les entretiens d'embauche avec des DRH qui te descendent.
Du point de vue des rencontres, c'est riche et varié... La clientèle dont je m'occupe est assez spéciale : mon agence prend principalement en charge les véhicules des clients de clubs échangistes parisiens. Je n'ai plus une seule soirée de libre. Les lieux sont chaque fois différents et connus des seuls initiés. Il y a de tout comme clientèle, mais pas beaucoup de très jeunes. Plutôt des couples entre deux âges qui viennent s'arsouiller. Pendant que moi, je me caille sur le pas de porte. Niveau thune, ça claque pas mal. C'est du haut de gamme. Faut dire que les gens qui ne sont pas riches se contentent de leur femme ou se paient une prostituée. On ne les retrouve pas dans ces endroits un peu select. Je n'aurais jamais eu l'occasion de conduire des bagnoles pareilles sans cette expérience : 4 x 4, grosses allemandes ou sportives, derniers modèles évidemment. Pour les démarrer, c'est tout juste s'il ne faut pas être ingénieur en électronique. Elles hurlent quand j'oublie d'éteindre