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Libération

Le Danemark en mutation syndicale

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La Cour européenne des droits de l'homme condamne le système assurant une position dominante à la centrale LO.
publié le 23 janvier 2006 à 20h08

Scandinavie de notre correspondante

L'hégémonie exercée par la centrale syndicale danoise LO se fissure. Après avoir perdu plus de 140 000 adhérents en dix ans, l'organisation vient d'essuyer un nouveau camouflet. Le 11 janvier, la Cour européenne des droits de l'homme, à Strasbourg, a tranché en faveur de deux salariés qui dénonçaient l'usage du «monopole syndical», accords qui obligent l'employeur à n'embaucher que des salariés membres du syndicat avec lequel il a signé une convention collective. Les magistrats européens estiment qu'ils constituent une «violation de la liberté d'association».

Monopole. Dans un pays où 80 % des actifs sont syndiqués, les «accords fermés» ne s'appliquent qu'à environ 10 % des salariés. S'ils sont interdits dans le secteur public, LO continue de les imposer aux entrepreneurs qui ne sont pas membres d'une organisation patronale. «C'est un moyen de s'assurer que tous les salariés bénéficient de la même protection, garantie par la convention collective que nous avons signée avec l'entrepreneur», assure Leo Hansen, chef du département juridique de LO.

A la direction du Syndicat libre du Danemark (DFF), Jørgen Mikkelsen ne partage pas cette opinion. Il accuse au contraire la centrale syndicale ­ qui compte plus de 1,3 million d'adhérents ­ d'utiliser ces accords pour «protéger sa position dominante, plutôt que les intérêts des salariés». Le président du syndicat alternatif, fondé en 1983, cite l'exemple de ce jeune Danois licencié en 1996 pour avoir