Bruxelles (UE) correspondance
«Aucune option ne doit être exclue, pas même le nucléaire.» La déclaration du président de la Commission européenne, José Manuel Durão Barroso, le 19 janvier à Lisbonne, a ouvert une brèche inespérée dans laquelle le gouvernement français, qui veut s'investir dans le débat sur la politique énergétique de l'UE, vient de s'engouffrer.
Thierry Breton doit en effet présenter demain, lors du Conseil Ecofin qui réunit les 25 ministres européens des Finances, le mémorandum français sur l'énergie promis par Jacques Chirac le 5 janvier. Le document d'une vingtaine de pages, transmis aux 25 capitales, plaide pour le nucléaire. Mais dans le respect du principe de subsidiarité, souverain dans ce domaine hautement sensible. La France demande notamment de «prendre en compte la contribution de l'énergie nucléaire à la sécurité d'approvisionnement de l'Union et la contribution de celle-ci à la lutte contre le réchauffement climatique», de «poursuivre les travaux visant à assurer les niveaux les plus élevés en matière de sécurité, de sûreté, de gestion des déchets». Et d'augmenter les dépenses communautaires de recherche «pour le développement de l'énergie nucléaire du futur».
Prenant appui sur l'épuisement prévisible des ressources fossiles et surtout le bras de fer gazier entre la Russie et l'Ukraine (lire aussi page 9), Paris mise sur l'urgence pour avancer ses pions. Car la découverte brutale de la dépendance énergétique européenne a entamé les réticences des E