Caracas correspondance
C'était écrit, le volet Amériques du Forum social mondial 2006 sera politique. Après Bamako au Mali et en attendant Karachi au Pakistan en mars, les participants au rassemblement de Caracas qui sera inauguré aujourd'hui sont invités à débattre autour de six grands axes. Au premier rang desquels «Pouvoir, politique et luttes pour l'émancipation sociale». Vient ensuite «Stratégies impériales et résistances des peuples». Au Venezuela d'Hugo Chávez, ça n'a rien d'étonnant. Le charismatique président, son opposition à l'administration Bush et l'expérience qu'il mène séduisent de plus en plus la gauche antilibérale internationale... et même une partie de la droite.
En réalité, la rencontre entre altermondialisme et «révolution bolivarienne» était, tôt ou tard, inévitable. Dès 1999, la nouvelle constitution vénézuélienne entrouvrait quelques portes : démocratie participative, garantie de droits élémentaires pour les populations marginalisées notamment indiennes , etc. Mais l'idéologie chaviste était floue : à la fois sociale et nationaliste, «ni de droite ni de gauche».
Aile droite. A l'automne 2001, Chávez, en tournée en France, rencontre les animateurs du mouvement altermondialiste, Ignacio Ramonet, directeur du Monde diplomatique, notamment. Quelques semaines plus tard, l'aile droite du gouvernement est écartée et des mesures radicalement de gauche sont prises : décret-loi sur les terres, la pêche artisanale, les hydrocarbures... Dès lors, «l'anti-impérial