Caracas correspondance
Depuis deux ans, c'est la rengaine : le Forum social mondial s'assoupit. Inflexible dans la contestation du néolibéralisme, il serait trop pauvre en propositions de contre-modèles et son avenir s'obscurcirait. A Caracas, l'intérêt pour la «révolution bolivarienne» du président Chavez réveille les espoirs altermondialistes. Avec une nouvelle coqueluche, tirée du fond des âges industriels : les coopératives.
Le coopérativisme connaît en effet un regain de forme dans le pays. Entre 2000 et 2006, leur nombre a été multiplié par cent. Elles seraient aujourd'hui 100 000 sur le territoire. Chavez a puisé 5,5 millions d'euros dans les revenus pétroliers pour en financer. Elles rencontrent un grand succès dans les transports, mais l'agriculture avec 18 000 coopératives et la petite industrie 8 000 sont aussi concernées. Si la lutte des sans-terre vénézuéliens n'a pas la même ampleur que chez leurs voisins, les paysans constituent un des groupes les plus fragiles du pays. Très régulièrement, des militants combattant les latifundio sont encore assassinés par des mercenaires. Le cadre légal des coopératives a permis de les sortir de leur statut de «sans rien».
Autogestion. Le mouvement coopératif n'est pas que vénézuélien. Argentine et Uruguay sont les deux pays du continent où il s'est le plus développé et ceci sans revenus apportés par la rente pétrolière. «On fait pleinement partie de ce processus à travers le mouvement des usines récupérées [reprises par