Toulouse de notre correspondant
Chantiers du métro, autoroutes toulousaines, aéroport de Blagnac : la Sogecer avait, selon le parquet, trouvé le truc pour emporter les marchés publics. Cette société d'équipement routier et de génie civil basée à Tournefeuille, près de Toulouse, avait surtout le génie des affaires, pratiquant le travail illégal «à grande échelle». Son PDG est en détention provisoire à la maison d'arrêt de Seysses depuis deux semaines. Les policiers de la section financière du SRPJ sont restés discrets sur la question, le temps d'éplucher les carnets des entreprises sous-traitantes. Dont il est ressorti que certaines, en totale infraction avec le code du travail, ne fournissaient aucun service à la Sogecer sinon la main-d'oeuvre, elle-même très aléatoirement déclarée. «Un coup de fil du boss, et je lui fournissais dix types pour le lendemain», aurait ainsi affirmé un des sous-traitants aux enquêteurs. Sollicitée, la défense du PDG suspecté de «fraude organisée» ne souhaite pas s'exprimer sur le sujet. Selon le substitut du procureur François Thévenot, la fraude, qui durerait depuis plusieurs années, pourrait s'élever à 1 million d'euros par an. Le procureur de la République Paul Michel estime, lui, que les méthodes de la Sogecer «pénalisent la concurrence qui joue le respect des règles».
L'entreprise ne fait pas rouler le métro de Toulouse ni ne bitume le périphérique. Selon Jacques (1), un des 39 salariés, la Sogecer intervenait seulement dans l'aménagement sig