Bruxelles (UE) correspondance
Les producteurs africains de bananes sont mis en coupe réglée depuis des années par Chiquita et d'autres grands groupes agroalimentaires américains, grâce à la complicité involontaire de l'Union. Censés bénéficier d'un régime d'importation favorable, des pays devenus très compétitifs, comme le Cameroun et la Côte-d'Ivoire, sont aujourd'hui contraints de racheter à prix d'or des licences d'importation à ces groupes qui sont assis sur une véritable rente de situation. Conscient de ce «racket» organisé, Bruxelles semble vouloir y mettre fin. Non sans hésitation. Un comité de «gestion banane» de l'Union, qui réunit les Etats membres, doit rendre son avis le 7 février, avant que la Commission ne se prononce.
Mixte. Pour comprendre ce trafic, il faut se pencher sur le régime européen de la banane. Il est fondé sur un système mixte. Dans un premier temps, l'Union alloue aux opérateurs un certain volume global d'importations en Europe, en appliquant le principe «Premier arrivé, premier servi». Dans un second temps, les opérateurs désireux d'importer davantage de bananes dans l'Union doivent acquitter un droit de douane de 176 euros par tonne, ou fournir un certificat gratuit d'importation. En 1993, ces fameux certificats ont été attribués par l'Union aux producteurs et opérateurs des Caraïbes, en raison de leur forte production à l'époque. Mais ce système, censé favoriser les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), s'est retourné contre les producteurs a