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Libération

Arcelor, métal précieux

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Paris et Luxembourg lancent une contre-attaque pour défendre leur géant sidérurgique face à l'offre de rachat par Mittal Steel.
publié le 30 janvier 2006 à 20h11

A Davos

La riposte d'Arcelor à l'OPA de Mittal Steel sera politique. Mais chut !, il ne faut pas le dire. Hier se sont exprimés successivement les gouvernements de Wallonie, du Luxembourg, le conseil d'administration du groupe sidérurgique et Thierry Breton. Sans surprise, le conseil d'administration d'Arcelor, réuni hier à Luxembourg, a rejeté à l'unanimité l'offre de Lakshmi Mittal. Un communiqué très sec fustige les propositions de l'adversaire: «Arcelor et Mittal ne partagent ni la même vision stratégique ni le même modèle de développement ni les mêmes valeurs.» Et de mettre en garde sur les «conséquences dommageables que pourrait avoir la proposition de Mittal Steel pour le groupe, ses actionnaires, ses salariés et ses clients». Arcelor, dans l'impossibilité de formuler une contre-attaque pour le moment, appelle donc au secours. Les premiers à répondre présent hier ont été les syndicats du groupe. Puis le gouvernement luxembourgeois. Hier après-midi les ministres du grand-duché ont exprimé «leurs vives préoccupations face à ce projet d'OPA non sollicitée et en apparence hostile». Craignant le départ du siège d'Arcelor (premier employeur privé du pays), ils exigent des «engagements précis concernant le rôle du gouvernement luxembourgeois», premier actionnaire d'Arcelor avec 5,6% des parts. Et le Luxembourg, paradis fiscal , d'enfourcher le cheval du patriotisme économique. Il utilisera «tous les moyens juridiques et politiques à sa disposition pour veiller, dans le respec