«Il faut faire comprendre qu'à un moment ça suffit et qu'il est normal de faire un peu d'humeur.» Marie-Anne Montchamp était ministre déléguée aux Personnes handicapées au moment de la discussion de la nouvelle loi sur le handicap, promulguée le 11 février 2005 et entrée en vigueur ce mois-ci. Cette disposition législative, qui comporte un important volet emploi, aura mis deux ans et demi pour voir le jour, alors que le taux de chômage des handicapés avoisine les 30 %, trois fois plus que la moyenne nationale.
Artillerie lourde. La précédente loi, datant de 1987, n'avait pas eu les effets attendus. Les députés ont donc choisi de sortir l'artillerie lourde pour sanctionner les entreprises ne s'engageant pas suffisamment : des maisons du handicap sont désormais ouvertes des guichets uniques pour retirer allocations et aides à l'emploi , les sanctions sont aggravées... Les entreprises vont devoir s'y mettre rapidement.
Contrairement à la loi de 1987 qui misait surtout sur la protection de la personne en la maintenant dans une logique d'assistance, quitte à l'éloigner du marché du travail, celle de 2005 met l'accent sur la «compensation» du handicap. «C'est un droit que la société lui donne et qui doit être honoré avec des prestations ou des aides», explique Claudie Buisson, directrice générale de l'Agefiph, le fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées.
La loi du 11 février 2005 veut faire sortir les handicapés de leur enfermement social, en revendiquant p