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Libération
Interview

«Sanctionner les entreprises qui se contentent de verser le chèque»

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publié le 30 janvier 2006 à 20h11

Philippe Bas, ministre délégué à la Sécurité sociale, aux Personnes âgées, aux Personnes handicapées et à la Famille, explique le bien-fondé de la nouvelle loi.

Dans quel état d'esprit la nouvelle loi sur le handicap du 11 février 2005 a-t-elle été rédigée ?

Le président de la République s'était engagé à ce que la vie de la personne handicapée se rapproche de celle des autres Français. On retrouve dans la loi tout ce qui peut contribuer à renforcer l'égalité des chances au profit des personnes handicapées, des exigences pour l'accessibilité dans les transports, ainsi que des thèmes forts comme l'école pour tous, et un important volet emploi. Nous avons aussi donné une définition large de la personne handicapée : pour changer le regard de la société, il faut insister sur les potentialités de la personne et non sur le handicap.

N'est-il pas navrant de devoir agiter la menace de l'amende pour obliger les entreprises à embaucher des personnes handicapées ?

Je suis d'accord. Aujourd'hui, le chiffre de 6 % de personnes handicapées dans les effectifs des entreprises n'est pas atteint. Il fallait franchir une nouvelle étape, en misant davantage sur les incitations et en durcissant les sanctions. Ce qu'il faut éviter, ce sont les entreprises qui ne font rien et se contentent de verser le chèque. C'est pour cela que, si dans les trois ans à venir, elles n'ont recruté aucun travailleur handicapé ni eu recours aux services de centres d'aide par le travail, nous triplons leur contribution. J