Faut-il croire Lakshmi Mittal, le patron de Mittal Steel, quand il déclare qu'il ne touchera pas à un cheveu d'une usine d'Arcelor s'il réussit son OPA sur le groupe sidérurgiste européen ? Est-il vraiment, comme il aime à le dire, un patron soucieux de la préservation de l'emploi ? Mieux ou moins-disant social ? Un petit voyage dans trois pays où Mittal possède des usines dégage un bilan parfois positif.
France. «Les résultats sont restaurés».
A quelques dizaines de kilomètres du gros site d'Arcelor, en Lorraine, se trouve l'aciérie électrique Mittal Steel de Gandrange (Moselle). En 1999, Usinor, propriétaire du site et futur Arcelor, devait choisir : «Fermer le site ou vendre au franc symbolique», se rappelle Gérard Loparelli, délégué CGT. L'usine est alors cédée au groupe anglo-indien Ispat, qui deviendra Mittal Steel. Des 14 000 salariés à l'apogée du site, dans les années 70, il n'en restait alors qu'un «petit millier». Six ans plus tard, Gérard Loparelli se félicite du chemin parcouru. Même si le nombre des salariés est resté identique (près de 1 000), la moyenne d'âge de l'usine, elle, a rajeuni. Elle est tombée à 46 ans, après avoir atteint plus de 50 ans, il y a six ans. Qualifiés ou non, quelque 300 jeunes ont été embauchés, une quarantaine doit l'être en janvier et février. «On devrait avoir disparu, être morts et enterrés. Le statut de sidérurgiste est resté intact. Et aujourd'hui, les résultats sont restaurés», dit Gérard Loparelli.
Pour «fidéliser» les jeunes recr