Tokyo de notre correspondant
De toute sa carrière, monsieur Akio Mimura n'avait jamais été aussi attendu à Paris. C'est que le patron japonais de Nippon Steel avait rendez-vous hier avec Guy Dollé, le boss d'Arcelor, une semaine après le déclenchement de l'OPA hostile de Mittal Steel. Certes, cette réunion de travail était prévue de longue date et l'ordre du jour n'avait évidemment rien à voir avec l'OPA du milliardaire indien. Les deux patrons devaient faire un point sur l'état de leur partenariat, scellé en 2001. Bref, la routine. Mais, avec le lancement de l'OPA, la rencontre pourrait prendre une autre tournure.
Et si Akio Mimura était l'homme providentiel d'Arcelor ? Et si les deux groupes se décidaient à refaire le coup de Renault-Nissan (échange de participations) dans l'acier ? Officiellement, Dollé n'a exclu qu'une chose : la fusion. Et il a précisé, lors de sa conférence de presse de lundi, que si son groupe «n'avait pas la même culture que Nippon Steel il partageait, avec lui les mêmes valeurs». D'ailleurs, dans l'entourage de Guy Dollé, on assure regarder toutes les autres formes de partenariat avec son vieil allié japonais. Au siège à Tokyo, on se réfugiait hier derrière «le strictement confidentiel».
Depuis Francis Mer. Depuis la signature en 2001 d'un accord inaugurant leur «alliance stratégique», Arcelor et Nippon Steel, second sidérurgiste nippon, vivent une intense lune de miel. Ils coopèrent à peu près à tous les niveaux. Et multiplient les groupes de travail