Madrid de notre correspondant
Le paquet de Marlboro à 2,35 euros, celui de Chesterfield à 2 euros, celui de Fortuna à 1,85... Jusqu'où va dégringoler le prix des cigarettes en Espagne ? Depuis la semaine dernière, sur fond de loi draconienne antitabac, un bras de fer engagé entre le ministère de l'Economie et les deux grands groupes du secteur (l'hispano-français Altadis et l'américain Philip Morris) se traduit par une guerre commerciale où l'arme fatale consiste à casser les prix. Les cigarettiers Philip Morris et Altadis, qui contrôlent à eux deux 77,6 % du marché espagnol, sont entraînés dans une compétition vers le bas à laquelle les autres concurrents ne devraient guère résister. Le secteur s'attend en effet à ce que British American Tobacco (Lucky Strike), JT International (Camel) ou Gallaher (Silk Cut) suivent le mouvement d'ici peu. De leur côté, les 15 000 buralistes espagnols voient les malheurs s'accumuler : non seulement l'entrée en vigueur de la très restrictive loi antitabac, le 1er janvier, a fait chuter les ventes mais, de surcroît, il leur faut digérer ces réductions tarifaires. Au point, disent-ils, qu'ils vont devoir vendre à perte et entamer des «recours devant les tribunaux compétents».
Marlboro «bradées». C'est Philip Morris qui a ouvert les hostilités. La semaine dernière, alors que les effets de la loi (interdiction de fumer sur le lieu du travail, limitation des points de vente, publicité et parrainage prohibés) se traduisent par une baisse de la conso