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Libération

Chez Haribo, un boss accro à ses bonbons

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Le patriarche allemand du leader européen de la confiserie gélifiée peine à passer la main.
publié le 4 février 2006 à 20h15

Chez Haribo, le chef est omniprésent : aucune des lettres adressées à «Haribo, Hans Riegel Strasse 1, Bonn» ne lui échappe. «Sinon, le courrier désagréable disparaîtrait au fond d'un tiroir, et je ne saurais plus ce qui se passe...» Hans Riegel, 83 ans et sans enfant, vient même en apparence de renforcer sa position à la tête de Haribo, puisque son neveu, Hans-Jürgen Riegel, pressenti pour lui succéder un jour, vient de jeter l'éponge. Riegel Junior, 50 ans, a dirigé avec succès Haribo France pendant des années. Il en aurait eu assez de jouer l'éternel numéro 2 et fini par exiger que son avenir au sein du géant familial de la confiserie soit fixé sur le papier.

Patriarche. «Hans Riegel est l'un des derniers capitalistes de ce type encore au pouvoir en Allemagne», constate la presse allemande d'un ton aigre. Le style de gestion de cette entreprise fondée en 1920 par Hans Riegel (le père) à Bonn (d'où Ha-ri-bo) rappelle les premières années du capitalisme rhénan. Les anecdotes sur le patriarche ont depuis longtemps franchi l'enceinte de l'entreprise : ses jeans assortis d'un gilet de cuir sans manches et d'un foulard noué à la cow-boy sont aussi légendaires que les trajets qu'il effectue lui-même aux commandes de son hélicoptère pour rejoindre «en deux heures par beau temps» Linz en Autriche, où il réside, comme la Fondation Riegel, qui gère sa fortune, pour des raisons fiscales.

Chaque matin, les chefs de service sont convoqués à tour de rôle dans son bureau, s