Se sont-ils parlé ? Si oui, que se sont-ils dit ? Les deux patrons rivaux, Lakshmi Mittal (Mittal Steel) et Guy Dollé (Arcelor), participaient vendredi à Paris à la réunion de l'Iisi (International Iron and Steel Institute), la fédération internationale des sidérurgistes. Un club feutré, qui sait garder le silence. Mais pour l'entourage de Guy Dollé, il n'était pas question que l'Iisi soit le cadre ne serait-ce que d'un début de rapprochement des points de vue au sujet de l'OPA de Mittal sur Arcelor. «"Ils" se sont vus, bien sûr, admet le clan Dollé, mais "ils" n'en ont pas parlé.» Guy Dollé, dans un communiqué, met une condition à toute discussion avec Mittal: «Bien évidemment, si la société Mittal Steel souhaitait présenter un projet, il serait examiné par le conseil d'administration d'Arcelor comme les règles de corporate governance l'exigent.» Dans son camp, on attend cet éventuel projet de pied ferme : «Il ne pourrait que faire apparaître le peu de synergies réelles entre les deux groupes.» On le devine, les deux géants de l'acier sont en pleine campagne de communication. Et un rien nerveux.
L'histoire de l'usine de train à fil luxembourgeoise de Schifflange en est une illustration. Un député socialiste a dénoncé, vendredi, l'intention de Mittal de fermer l'établissement qui emploie 200 personnes. «Je ne fais pas confiance à Lakshmi Mittal, a-t-il clamé. Il a assuré qu'il ne fermerait pas d'usine au Luxembourg or, contrairement à ses allégations, il va bien fermer l'usin