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Libération

Le terrain de la Poste grignoté

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L'opérateur national reste en position ultradominante, même sur la partie du marché ouverte à la concurrence.
publié le 4 février 2006 à 20h15

Ce n'est pas encore le grand saut. Juste un petit pas de plus. Depuis le 1er janvier 2006, la distribution des plis adressés de plus de 50 grammes et de plus de 2,5 fois le tarif de base (soit 1,32 euro) est ouverte à la concurrence. La limite était à 100 grammes depuis janvier 2003. A la Poste, on reste serein. D'abord parce que l'étape n'est pas très significative au niveau des enjeux. «Je ne crois pas beaucoup à l'agitation de la concurrence sur le nouveau créneau offert, le 50-100 grammes», concède un expert. Même ses concurrents en conviennent. «50 grammes, c'est encore trop lourd pour du courrier de gestion», reconnaît-on chez Adrexo.

La Poste va donc garder encore un temps son monopole sur toutes les factures de téléphone, d'électricité, les relevés de banques, de Sécurité sociale... Soit le gros du courrier.

Ouverture. Jusqu'au 31 décembre 2005, 61 % du chiffre d'affaires de la Poste était protégé par son monopole. Sa chasse gardée recule à 54 % aujourd'hui. Mais si l'on raisonne en volume, et non en millions d'euros, c'est encore plus impressionnant : 85 % des correspondances, tous types de courrier confondus (selon une estimation européenne), restent encore dans le pré carré de l'opérateur public ! Adrexo a beau s'enorgueillir du titre de «premier opérateur postal privé européen non lié à une poste historique», elle ne fait pas trembler la Poste. Il n'y a que sur le marché du marketing direct, celui des envois non adressés, qu'Adrexo a fait vraiment fait son trou...