Le mini-aspirateur avale goulûment les coquillettes crues étalées sur leur carré de moquette. «Regardez un peu ça, madame. 800 watts, c'est formidable, hein ?» Malgré le froid, un cercle s'est formé autour du box de démonstration planté le long des magasins Printemps, dans les courants d'air du boulevard Haussmann à Paris. «Et c'est pas juste la puissance, c'est tout simple : on emboîte ça et, automatiquement, il est prêt à l'emploi. C'est quand même assez fort !» Et hop, une vente ! Le temps de faire chauffer la carte de crédit, un jeune homme barbu repart avec son Turbo-Génial. Convaincu par François, le camelot. «Quand on a fait de la démonstration, on peut tout vendre», affirme dans un doux sourire ce vendeur de 58 ans, dont trente de métier. De la vente en tout genre : démonstrateur en plein air ou VRP en machines à laver. Il fait équipe avec Alexis, 18 ans, qui, lui, est en formation dans le secteur hôtelier mais s'est trouvé ce job pour arrondir ses fins de mois : «On n'a pas de fixe, juste une commission, alors certains jours c'est dur. Je suis là depuis 9 heures ce matin, j'ai vendu un seul produit. J'ai gagné 5 euros.» Pourtant, la vente, ça lui va, il a pris naturellement ses marques pour accrocher le chaland. «Il suffit de deux ou trois phrases sur le produit : "Regardez, l'aspirateur est très petit, léger, donc on peut le porter dans les escaliers, le soulever pour atteindre les toiles d'araignées..." ça retient l'attention, expose-t-il. Sur le prix, il y a un a
Arracheur de ventes
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publié le 6 février 2006 à 20h15
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