Surnommée «la banque centrale des banques centrales», la Banque des règlements internationaux (BRI) est la plus ancienne des institutions financières internationales. Les gouverneurs des banques centrales des dix pays les plus puissants se retrouvent une fois tous les deux mois dans ses locaux, à Bâle (Suisse). Pas d'ordre du jour précis, mais une préoccupation constante : anticiper en permanence les risques d'un krach financier. Aujourd'hui, le boom des crédits immobiliers est devenu un sujet d'inquiétude pour la BRI. Dans un récent rapport (1), elle estime que l'accès de plus en plus facile au crédit immobilier présente des risques importants. Entretien avec William White, chef du département des études économiques de la BRI.
Quels sont les constats de la BRI sur les récents développements du crédit immobilier ?
Nous assistons à un véritable boom du crédit immobilier. Sur fond de taux relativement bas, les critères ont rarement été aussi souples. De plus en plus de gens reçoivent des crédits qu'ils n'auraient jamais obtenus il y a dix ou quinze ans. Le problème est simple : dès que les taux vont remonter alors nous risquons d'être surpris par les effets de l'endettement des ménages sur le reste de l'économie. Les ménages endettés à taux variable auront-ils les moyens de supporter une hausse de taux ? La réponse est non pour une partie relativement importante d'entre eux.
A quel pays pensez-vous ?
Essentiellement aux Etats-Unis, mais aussi au Canada, au Royaume-Uni ou à l'Austr