A 36 ans, un diplôme de Harvard et cinq langues en poche, Alexis Grabar dirige la société de conseil et de financement qu'il a créée à Londres fin 2003, suite à une carrière de négociateur entamée dans l'aéronautique.
«On ne devient pas un bon négociateur, il faut d'abord être taillé pour. Mais il y a des entreprises ou des secteurs qui sont d'excellentes écoles pour devenir meilleur. Le monde de la voiture, par exemple. Pour moi, c'était Airbus. J'y suis rentré en 1997, après avoir fait mon VSNE [service national en entreprise, ndlr] à l'Aérospatiale, à Moscou, où j'ai ouvert le bureau d'Eurocopter. J'ai été nommé directeur régional des ventes à 27 ans : j'étais le plus jeune vendeur chez Airbus, un poste plutôt destiné aux quadras. Le premier contrat que j'ai dû négocier, c'était avec la Tunisie. Au final, le plus gros contrat signé depuis vingt-cinq ans avec ce pays : 500 millions de dollars. Une douzaine d'avions pour Tunisair, autant pour Nouvelair.
«Les contrats de base portent sur un à deux avions, la plupart du temps pour des compagnies low cost. Mais, pour les compagnies nationales, c'est souvent par dizaines. Dans ce cas, la bataille est très technique, sur plusieurs points. On se bat sur des arguments technologiques très précis, on doit persuader qu'on offre le meilleur avion, que ce soit sur l'autonomie ou la capacité en passagers. Mais on doit aussi avoir le meilleur plan de financement. Et tenir compte du contexte géopolitique... On défend de vrais business plan