Rome, de notre correspondant.
«Maintenant, il n'y a plus qu'à attendre une OPA sur l'Italie...» L'ancien président de la République Francesco Cossiga a préféré accueillir avec sarcasme l'annonce, vendredi, de l'offensive de BNP Paribas sur la BNL (Banca Nazionale del Lavoro), la sixième banque de la péninsule. Même si l'opération du groupe, dirigée par Baudouin Prot, est «amicale», elle marque définitivement l'échec de la politique d'endiguement de l'ancien gouverneur de la banque centrale Antonio Fazio, qui, au nom de la défense de «l'italianité» du secteur s'est retrouvé au centre d'un énorme scandale.
Griffes des juges. Pour contrer l'attaque au printemps dernier des Hollandais d'ABN Amro sur Antonveneta (le neuvième établissement du pays) et des Espagnols de BBVA sur BNL, Antonio Fazio avait en effet mobilisé respectivement la Banca Popolare Italiana (BPI) et la compagnie d'assurances Unipol. Concrètement, les offres étrangères ont, d'un côté, été freinées par la Banque d'Italie, de l'autre, celles, peu solides, des groupes italiens ont été soutenues à bout de bras par le gouverneur. Jusqu'au jour où les enquêtes ont révélé les malversations du patron de la BPI, Giampiero Fiorani, et de ses alliés. Au fil des semaines, les dirigeants de Unipol sont à leur tour tombés dans les griffes des juges, accusés d'agiotage et d'association de malfaiteurs. La contre-offensive estampillée transalpine s'est alors transformée en débâcle.
Devant la tournure des événements et sous la press