Décidément, les Belges sont un peuple raisonnable. Assiégés par les deux parties dans l'OPA de Mittal sur Arcelor, les dirigeants du royaume et de la Wallonie (actionnaires à 2,4 % d'Arcelor) ont décidé de bien réfléchir avant de prendre position.
«Approche rationnelle». Hier matin, Guy Verhofstadt, le Premier ministre belge, a reçu Guy Dollé, président d'Arcelor, puis dans l'après-midi Lakshmi Mittal, éponyme du groupe sidérurgiste. Au sortir des deux entretiens, les Belges disent n'avoir obtenu que des «engagements verbaux» de Mittal et rien n'a filtré sur ce que Dollé était venu dire de sa stratégie. Bruxelles renvoie les protagonistes dos à dos : «Nous voulons voir les projets industriels de Mittal et d'Arcelor», exige le Premier ministre. Puis le gouvernement de Bruxelles a annoncé sa décision, assez inédite, de nommer une banque conseil pour l'aider dans sa réflexion. Celle-ci sera désignée, demain, parmi trois prétendants. La Belgique et la Wallonie sont les seuls gouvernements à n'avoir pas pris position contre l'OPA de Mittal Steel, à la différence de la France, du Luxembourg et de l'Espagne. «Ce qui est important pour nous, c'est que cette analyse soit faite et qu'on continue cette approche rationnelle : avoir un maximum de garanties au niveau de l'emploi, de la production, de l'investissement, de l'innovation et de la recherche dans notre pays», déclarait hier Guy Verhofstadt. A l'autre bout de l'échiquier politique, le dirigeant socialiste wallon, Elio Di Rupo, es