Saint-Denis correspondance
Francis Cabrel ne viendra pas à La Réunion. Julien Clerc non plus. Ils ont annulé leurs concerts en invoquant «une circonstance imprévisible et irrésistible», l'épidémie de chikungunya qui a touché, depuis un an, 8 % de la population en causant des fièvres et des paralysies articulaires... Depuis le 23 janvier, plus de 10 000 nuitées ont été perdues par les hôteliers, soit au bas mot 500 000 euros. Vendredi dernier, lors d'une réunion avec le sous-préfet de la zone ouest de l'île, la plus touristique, ils présageaient une baisse d'activité de 70 % pour les cinq mois à venir. Une véritable catastrophe économique pour la première source de revenus de l'île, qui a généré en 2004 un volume d'affaires de 385 millions d'euros.
Prudence. Pour le moment, seuls les tour-opérateurs annulent en masse. Air Austral a déjà enregistré l'annulation de deux groupes de 175 personnes, pour un congrès qui devait se tenir en avril. Certains se sont même désistés pour octobre. Faute de pouvoir être remboursés de leur billet, les touristes individuels annulent rarement. Mais «une fois sur place beaucoup se contentent d'admirer le lagon par la fenêtre de leur chambre», sourit l'employé d'un hôtel de luxe de Boucan-Canot. Quant aux réservations, elles sont inexistantes. Par prudence, les agences de voyages sont nombreuses à fortement déconseiller la région.
«Jusqu'à nouvel ordre, La Réunion n'est pas classée en zone interdite. Et le pays n'est pas impaludé», se désole Jocelyn