Menu
Libération

L'affaire des Polonais de Porcheville

Article réservé aux abonnés
publié le 9 février 2006 à 20h17

La figure du Polonais au rabais ressurgit en France. Hasard du calendrier, ou calcul politique à quelques jours du retour de la directive Bolkestein, la CGT a dénoncé cette semaine l'emploi depuis novembre sur un site EDF d'une quarantaine d'ouvriers polonais payés une misère, pour la remise en route de deux tranches de la centrale électrique de Porcheville (Yvelines). A en croire la CGT, les ouvriers, salariés de la société Zrew, sous-traitant d'Alstom, «sont employés à des conditions sociales polonaises et payés 400 euros par mois», explique Michel Lebouc, secrétaire général du syndicat production-transport en région parisienne. Vrai, affirme en choeur Alstom, EDF et le sous-traitant polonais... sauf que les salariés, outre leur salaire de base de 400 euros, toucheraient une prime d'expatriation de 75 euros par jour, ce qui porte leur rémunération globale à quelque 1 700 euros mensuels. «Nous avons répondu à un appel d'offres d'EDF et nous avons dû avoir recours à un sous-traitant afin de demeurer compétitif, concède Gilles Tourvieille, porte-parole d'Alstom. Mais tout est en règle. Nous avons un document attestant que le salarié le moins bien payé touche 1 677 euros par mois pour 44 heures par semaine. Ils sont de plus logés à Evreux et véhiculés aux frais de Zrew.» Beaucoup de bruit pour rien alors ? Non, selon la CGT, qui affirme que le montage demeure illégal : «Selon la directive européenne 96-71 sur les prestations de services dans l'Union européenne, la rémunération