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Libération

L'invasion des travailleurs de l'Est n'a pas eu lieu

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Bruxelles, chiffres à l'appui, dément l'afflux en provenance des nouveaux pays de l'UE redouté par certains.
publié le 9 février 2006 à 20h17

Bruxelles, correspondance.

La vieille Europe a crié trop vite au loup : le raz de marée annoncé de «plombiers polonais» sur les marchés de l'Ouest n'a pas eu lieu. C'est ce que souligne en substance le rapport sur les flux de travailleurs des nouveaux Etats-membres vers les Quinze. Un rapport présenté hier par la Commission européenne, presque deux ans après l'élargissement aux dix pays européens de l'Est. «Les statistiques fournies par les Etats-membres eux-mêmes montrent que, dans la plupart des pays, les flux de main-d'oeuvre en provenance d'Europe centrale et orientale ont été moins importants que prévus», a soutenu Bruxelles.

«Effets positifs». Aucun signe d'augmentation des dépenses de protection sociale n'a été observé à la suite de l'élargissement. Les ressortissants des nouveaux Etats-membres représentent moins de un pour cent de la population en âge de travailler dans tous les pays, sauf pour l'Autriche (1,4 % en 2005) et l'Irlande (3,8 %). «Ces déplacements mineurs auraient même eu des effets essentiellement positifs», en contribuant à la réduction de pénurie de main-d'oeuvre dans certains secteurs, comme la construction, les services de proximité ou la restauration.

En pratique, les Etats-membres peuvent encore librement décider jusqu'en 2011 de pratiquer des restrictions afin de protéger leurs marchés des ressortissants de l'Est. Cependant, Bruxelles voudrait parvenir à la libre circulation des travailleurs le plus vite possible. Elle tente donc de persuader un max