Le parfum est une oeuvre et, à ce titre, couvert par le droit d'auteur, tout comme une symphonie ou un tableau. Après plusieurs dizaines d'années d'efforts infructueux, les parfumeurs ont obtenu cette reconnaissance en France par un arrêt de la cour d'appel de Paris du 25 janvier.
Une décision valorisante pour les «nez» désormais reconnus comme auteurs , mais surtout à fort potentiel économique car elle va permettre aux parfumeurs de traîner devant les tribunaux toute firme qui se piquerait de proposer une fragrance imitant de trop près les leurs. «C'est important, car jusqu'ici les propriétaires de parfums pouvaient seulement lutter contre les contrefacteurs qui imitaient une dénomination, un packaging ou un flacon», indique Denis Monégier du Sorbier, avocat de L'Oréal. Les vendeurs de «Chenal n° 5» et autres «Shalamir» seront donc rejoints devant les tribunaux par ceux qui copieront les notes de coriandre, baies sauvages et tubéreuse du Poison de Dior.
Plainte de L'Oréal. L'affaire opposait L'Oréal et plusieurs de ses marques à la firme belge Bellure, qui commercialisait des Pure Black, La Valeur et autres Arrivederci accusés de reproduire les jus de Drakkar noir (Guy Laroche), Trésor (Lancôme) ou Acqua di Gio (Giorgio Armani). Convaincu que les parfums sont des oeuvres de l'esprit, L'Oréal avait porté plainte pour infraction au droit d'auteur, malgré plusieurs jurisprudences défavorables, comme celle de 1975 où un tribunal avait débouté Rochas dans un cas similaire : sel