Il y aura deux manifestations à l'occasion de l'examen au Parlement européen de la directive services, plus populairement appelée Bolkestein (prononcez Bolkestène). La première rassemblera demain à Strasbourg les opposants à l'Europe libérale : associations (Attac, la fondation Copernic...), syndicats (CGT spectacles et Confédération paysanne) et partis de gauche (PCF) et d'extrême gauche (LCR), rejoints par le Forum social allemand. Dix mille personnes sont attendues pour exiger le «retrait» du texte.
Hier, Yves Salesses, président de la fondation Copernic, balayait le compromis entre le PPE et le PSE (lire ci-dessus) : «Ce compromis est un trompe-l'oeil, explique-t-il. Quoi qu'il en soit, le projet de directive demeure un hymne à la mise en concurrence.» Un membre d'Attac argumente : même si le principe du pays d'origine disparaissait, «il resterait la mise en concurrence fiscale : une entreprise pourra très bien déménager dans un pays fiscalement plus favorable . Ce mécanisme, jouant sur 70 % du PIB européen (la part des services, ndlr), il ne pourra que mettre à mal toutes les finances publiques et les services publics».
Les tenants du non au référendum sont rejoints, de fait, dans leur opposition au texte par les socialistes français, y compris ceux favorables à la Constitution. Pierre Moscovici, député socialiste européen «ouiste», se prononce ainsi pour un «rejet réformiste». «Le compromis PSE-PPE est un changement considérable, reconnaît-il, mais les services d'intérêt