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Les syndicats allemands remontés sur les salaires

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Ils veulent mettre un terme à la politique de modération salariale.
publié le 10 février 2006 à 20h18

Berlin, de notre correspondante.

Depuis l'élection d'Angela Merkel le 22 novembre dernier, les syndicats allemands étaient restés plutôt tranquilles. Le délai de grâce est apparemment terminé. Tandis qu'IG Metall a placé mercredi la barre de ses revendications salariales très haut, les services publics, sous la houlette du grand syndicat des services Ver.di, ont lancé en début de semaine dans plusieurs Länder un mouvement de grève inédit depuis quatorze ans. Lequel est en train de s'étendre à toute l'Allemagne. De l'avis des observateurs, l'hiver social allemand promet d'être «chaud».

Tension. Ainsi, mercredi soir, le premier tour de table des négociations salariales annuelles dans le secteur de la métallurgie, dont dépendent 3,4 millions de salariés allemands, s'est-il achevé dans un climat de grande tension. Alors qu'IG Metall réclame une hausse des salaires de 5 % sur un an, le Gesamtmetall (fédération patronale de la métallurgie) plaide pour une hausse «neutre pour les coûts des entreprises» de l'ordre de 1 à 1,2 %. Derrière ces habituels marchandages se cache une vision macroéconomique radicalement opposée. IG Metall estime en effet qu'il est temps de mettre un terme à la politique de modération salariale. Car elle est négative pour le pouvoir d'achat des ménages, et par conséquent néfaste pour la consommation intérieure, qui reste le talon d'Achille de l'économie allemande. De tous les pays de l'Union européenne, l'Allemagne est celui où le salaire réel a le plus diminué