Menu
Libération

Commerce extérieur: l'Allemagne excède la France

Article réservé aux abonnés
publié le 11 février 2006 à 20h19

Face à un déficit il y a deux attitudes : le trouver anodin ou catastrophique. Vendredi, le gouvernement nous a offert les deux versions, à propos du commerce extérieur. Sans surprise, les chiffres de la douane ont révélé que la France a enregistré en 2005 le plus fort déficit du commerce extérieur qu'elle ait jamais connu : 26,4 milliards d'euros (contre 8,2 en 2004). Suscitant les commentaires quelque peu divergents de Thierry Breton, qui a appelé à «poursuivre de façon très importante la mutation» de l'économie française, et de Christine Lagarde, ministre déléguée au Commerce extérieur, pour qui le chiffre 2005 ne doit pas être «une source d'inquiétude majeure», compte tenu du niveau «record» des exportations à 355 milliards d'euros, ainsi que de l'augmentation «significative» du nombre d'entreprises exportatrices.

Obsession. La comparaison avec l'Allemagne donne raison au ministre de l'Economie : avec la même monnaie et une croissance encore plus faible que la nôtre, l'Allemagne a confirmé en 2005 son record mondial de l'export, avec un excédent de 160,5 milliards d'euros. Chez les économistes, le bench marking avec le voisin d'outre-Rhin est devenu une obsession. Patrick Artus, de la Caisse des dépôts-Ixis, a remis à Villepin un rapport soigneusement gardé sous le coude. Le constat du chercheur est sévère : «La France ne souffre plus des taux de change élevés de l'Europe, ni de coûts salariaux trop élevés, elle est sur les mêmes marchés à l'export que l'Allemagne et sur