Lyon de notre correspondant
Georges Fontaine (50 ans) a passé près de trente ans sur les chaînes de montage de l'usine Bosch de Vénissieux, près de Lyon. Il y est entré comme P1, puis est resté P1 durant vingt-cinq ans. Il explique pourtant qu'il a «formé des gars» qui avaient le même niveau d'études que lui. «Mais ils ont progressé plus vite que moi et sont devenus tourneurs, agents de maîtrise. Ils étaient d'origine française et métropolitaine, pas moi.» Lui est né à Madagascar, d'un père réunionnais et d'une mère malgache. Des origines qui, selon lui, expliqueraient la stagnation. Avec 27 camarades d'origine maghrébine, antillaise, africaine, il demande au conseil des prud'hommes de Lyon de constater cette discrimination raciale, et de condamner Bosch à des dommages et intérêts. L'audience est prévue ce mardi, mais elle sera probablement repoussée, à la demande des salariés, qui ont besoin d'un peu de temps pour compléter leurs dossiers, selon leur avocat, Pierre Masanovic. Si la différence de traitement semble évidente, la discrimination reste difficile à établir. Le tribunal des prud'hommes de Boulogne-Billancourt l'a montré le 12 décembre, dans un jugement qui déboutait 6 salariés et ex-salariés de Renault, tout en établissant les différences de salaire et de déroulement de carrière.
Courbes. Chez Bosch, la CGT a porté le fer en 2003. «On sortait d'une bataille contre la discrimination syndicale, raconte Mohamed Brahmi, élu de la confédération. Puis on s'est rendu compte