Menu
Libération

La police fait école dans les quartiers

Article réservé aux abonnés
publié le 13 février 2006 à 20h20

Une femme arrête sa voiture dans une station-service. Elle sort, appelle un ami de son portable. Un type se jette sur elle, lui arrache son téléphone. Elle hurle, deux policiers déboulent, bloquent la route du voleur. Les policiers : «Lâche ton couteau, lâche on te dit !» Le voleur : «Va te faire foutre !» Les policiers l'immobilisent à terre, le menottent. Puis tout le monde se relève en souriant. Un troisième policier fait quelques pas, les jambes très raides, dans la rue en carton pâte. Sur le site de simulation de l'école de police de Ouassel, près de Rouen, tout a été reconstitué : une banque, un commissariat. L'homme raide s'adresse à la cinquantaine de jeunes rassemblée autour de la rue en simili : «Toutes les techniques employées dans cette scène sont des techniques, je dirais, réglementaires. Je veux dire que ça s'apprend.» Une pause, un regard qui balaie le public immobile. «Le menottage, c'est pas n'importe quoi.»

Ils sont environ 160, issus de quartiers difficiles, à passer une semaine en école de police. Ils participent, comme 700 autres du même âge dans toute la France, à l'opération «Pour l'égalité des chances», initiée par le ministère de l'Intérieur dès 2004, en partenariat avec Vedior bis. «Avec une préoccupation : que la police devienne représentative de la société», explique Frédéric Fougerat, porte-parole de l'entreprise d'intérim. Et un moyen, présenter les métiers de la sécurité : police mais aussi armée, douane, administration pénitentiaire, entreprise