Strasbourg (UE) envoyés spéciaux
«Nous ne pouvons accepter ce projet d'émasculation, s'est écrié, dépité, Graham Watson, le président du groupe des libéraux (ADLE, Alliance des démocrates et libéraux pour l'Europe). Le Parlement européen a été, hier après-midi, le théâtre de la déconfiture des plus libéraux des députés. Ceux-ci ne cachaient pas leur dépit face au compromis concocté par les deux principaux groupes de l'hémicycle le PPE-DE (conservateurs et démocrates-chrétiens) et le PSE (socialistes européens) , qui élimine du projet de directive sur le marché unique des services, dite Bolkestein, le très contesté «principe du pays d'origine» (PPO).
«Nous voulons une directive "services" qui respecte l'économie sociale de marché», a ainsi résumé Hans-Gert Pöttering, le patron du PPE-DE. Martin Schulz, social-démocrate allemand insiste, lui, sur la défaite des «ultralibéraux» : «Beaucoup voulaient utiliser cette directive pour imposer un modèle libéral, ils ont échoué !» Et le président de l'Assemblée, le socialiste espagnol Josep Borrell, de saluer, sous les applaudissements de l'hémicycle, les «30 000 manifestants pacifiques» qui défilent devant le Parlement (lire page 16).
La mise à mort de la version originale de la directive Bolkestein et du PPO a été actée d'entrée de jeu par le président de la Commission européenne, le très libéral José Manuel Durao Barroso, qui s'est exprimé en français. «Si la première lecture [du Parlement] sur la directive services conduit, jeudi,