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Une Europe trop vieille pour croître à l'avenir

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Plombée par les retraites, la croissance de l'UE pourrait être divisée par deux d'ici 2030.
publié le 15 février 2006 à 20h21

Bruxelles (UE) correspondance

Sans réformes profondes des systèmes de retraite, le vieillissement de la population européenne entraînera une réduction de moitié des taux de croissance de l'UE d'ici à 2030. Tel est le constat violent que dresse un rapport bruxellois, préparé conjointement par la Commission européenne et le comité de politique économique, et soumis lundi soir aux ministres de la zone euro. Sans appel, il précise que le taux moyen de croissance annuel du PIB de l'UE passera de 2,4 % l'an au cours de la période 2004-2010, à 1,9 % pour 2011-2030. Pour tomber à seulement 1,2 % entre 2031 et 2050... Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia, a vite fait le calcul : avec le départ à la retraite de la génération du baby-boom à partir de 2010 et l'augmentation de l'espérance de vie, «de nombreux pays membres, qu'ils soient anciens ou nouveaux, ne pourront simplement pas faire face au coût, quand on dénombrera deux travailleurs par personne âgée au lieu du ratio de quatre pour un». Car dans 45 ans, la population en âge de travailler devrait diminuer de 48 millions de personnes, avec un nombre de plus de 65 ans en hausse de 77 %.

Au nombre des pays ayant le plus à souffrir de la future hausse des dépenses publiques (liées à l'augmentation des frais de santé, de retraite ou de chômage...), on compte Chypre (avec + 14,1 % du PIB), la Slovénie (+ 10,1 %), l'Espagne et le Luxembourg (+ 9,1 %) ou l'Irlande (+ 8,8 %). L'impact étant moins i