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Libération

Danone : un PDG patriote à temps partiel

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Franck Riboud avait mobilisé la classe politique cet été contre une OPA de Pepsi.
publié le 16 février 2006 à 20h22

Franck Riboud ne manque pas d'air. Six mois après la tempête politico-boursière qu'il a lui-même contribué à entretenir sur une possible OPA hostile mais jamais réalisée de Pepsi sur Danone, le PDG du roi du yaourt a, semble-t-il, tout oublié. Comme si la classe politique quasi unanime, président de la République compris, ne s'était pas mobilisée en plein mois d'août pour tirer le fleuron tricolore de l'agroalimentaire des griffes supposées du méchant fabricant de soda. Comme si l'Assemblée nationale n'avait pas voté cet hiver «un amendement Danone» censé protéger nos champions français des appétits étrangers.

Las, au fil du jeu des questions-réponses qui clôturait hier à Paris l'annonce des excellents résultats de Danone en 2005 (1,46 milliard d'euros de bénéfices pour 13 milliards de ventes), Riboud a jugé que «le patriotisme économique» n'était d'aucune utilité particulière : «Une des meilleures défenses contre les attaques boursières, c'est la culture d'entreprise : chez Danone, elle fait partie de nos avantages compétitifs. Mais cela n'a rien à voir avec du patriotisme économique», a-t-il expliqué en substance. La culture d'entreprise érigée en barrage antiraider n'étant ni une idée neuve, ni très convaincante, le patron de Danone en a trouvé une autre, inédite et dans l'air du temps : «Pour être à l'abri, Danone doit avoir un projet qui dépasse le cadre de l'économie, un cadre sociétal. Or, Danone, c'est la santé par l'alimentation à un prix raisonnable», a déclaré Ribo