Luxembourg envoyé spécial
Guy Dollé est un grand défenseur de la liberté de pensée. Hier, à l'occasion de la conférence de presse consacrée aux résultats annuels d'Arcelor, il s'est comporté en seigneur. Pour commenter la performance de son groupe, il a suggéré à la petite centaine de journalistes présents deux mots : «fantastique» ou «excellent», tout en précisant que «chacun peut choisir comme il le voudra» entre les deux. Merci bien.
Il faut excuser monsieur Dollé. Mis sous pression depuis le lancement de l'OPA hostile de Mittal Steel, le patron d'Arcelor tenait hier une vraie bonne raison de croire que son groupe n'allait pas se faire manger tout cru sans rien dire. Car Arcelor pète le feu. Le résultat d'exploitation ? + 30 %. Le résultat net ? Un record à 3,8 milliards d'euros, en hausse de 66 %. Le tout dans un marché pas franchement folichon puisque le groupe a dû à la fois réduire sa production d'acier en Europe de 3,5 millions de tonnes et surtout faire face à la montée du prix des matières premières (charbon et minerai de fer). Qui dit mieux ? Pas Mittal, en tout cas, qui, lui, a été obligé d'annoncer avant-hier une baisse de son bénéfice de 28 %. «Nos chiffres parlent d'eux-mêmes. Ils n'ont rien d'exceptionnel, ils tiennent simplement à la qualité de notre modèle», s'est félicité Dollé. Ou dit autrement : pourquoi fusionner avec Mittal puisque Arcelor fabrique de jolis et confortables bénéfices ? «Quand le cycle est bon, on gagne beaucoup, beaucoup d'argent, et quan