Bruxelles envoyé spécial
Comment gratter quelques centimes de plus pour faire baisser encore un peu les prix dans les rayons des hypers ? En réunissant cinq bons gros distributeurs européens pour qu'ils fédèrent leurs achats auprès des industriels afin d'obtenir de très grosses quantités de coca ou de lessive Omo à meilleur marché que s'ils le faisaient seuls. Cela s'appelle la «massification des achats». C'est la solution qu'a choisie Michel-Edouard Leclerc, le patron des centres du même nom, pour continuer à creuser l'écart de tarif avec ses concurrents français : hier à Bruxelles, il a annoncé la naissance de Coopernic, une centrale d'achat qui se hisse déjà au deuxième rang européen derrière le géant EMD (20 enseignes partenaires).
Complices. «Faites gaffe, on arrive !», a lancé un Leclerc rigolard à l'adresse de ses fournisseurs en présentant ses quatre complices. Outre le groupement français, Coopernic réuni le belge Colruyt (numéro 3 local), l'italien Conad (numéro 2 transalpin), le suisse Coop (numéro 2) et l'allemand Rewe (également numéro 2) pour un chiffre d'affaires total de 96 milliards d'euros et des implantations dans dix-sept pays. «Il faut être en mesure de réagir à la concentration de nos fournisseurs. Dans les produits de grande consommation qui nous intéressent, trois ou quatre industriels comme Procter-Gilette ou Nestlé-Lactalis trustent 80 % de l'offre. Coopernic est un contrepoids à cette toute-puissance», a commenté le wonder boy des têtes de gondole.
Pr