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Libération

La Chine manque... de masses laborieuses

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Faute d'une revalorisation des salaires, la pénurie se confirme dans le Guangdong et s'étend jusqu'à Shanghai.
publié le 18 février 2006 à 20h23

Pékin, de notre correspondant.

La pénurie de main-d'oeuvre s'accentue dans les régions côtières de la province du Guangdong, où sont installées la plupart des usines chinoises et étrangères travaillant pour l'exportation. Cette tendance, à première vue paradoxale, qui avait commencé à se faire sentir fin 2004, semble s'étendre plus au nord, au Fujian et même à Shanghai.

La raison essentielle tient aux salaires extrêmement bas pratiqués dans ces sweat-shop géantes qui, durant plus de vingt ans, ont attiré des armées de ruraux se satisfaisant de peu, originaires des provinces pauvres de l'intérieur. Un ouvrier migrant non qualifié n'empoche en général que de très maigres appointements, de l'ordre de 500 yuans (50 euros) mensuels pour dix à douze heures de travail, sept jours sur sept. Ceux qui font des heures supplémentaires parviennent à gagner 800 ou 1 000 yuans, tout au plus. Ces salaires de misère sont très inférieurs au Smic chinois, très bas : 680 yuans (68 euros) pour huit heures de travail, cinq jours par semaine.

Développement des provinces. A Nanhai, une ville industrielle proche de Canton, 70 000 emplois sont vacants. Non loin de là, à Donguan, un parc industriel d'un millier d'entreprises, 10 000 offres d'emploi sont à pourvoir. «Toutes les usines sont désormais à cours de main-d'oeuvre», rapportait vendredi dans la presse de Hongkong le patron d'une usine de chaussures, Lam Chin-yick. «Les provinces chinoises de l'intérieur se développent toutes à leur tour, et si la