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Libération

Malgré le CNE, la France crée peu d'emplois

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Mais le gouvernement conteste les chiffres de l'Insee et de la Dares.
publié le 18 février 2006 à 20h23

Avec seulement 0,1 % de croissance de l'emploi salarié au dernier trimestre 2005 et 0,4 % sur l'année, tout le monde est déçu par les statistiques provisoires publiées vendredi par l'Insee. Les économistes, bien sûr, qui voient dans les 64800 emplois marchands créés en 2005 un signe de «faiblesse chronique», selon Marc Touati, de Natexis-Banques populaires. Et, surtout, le gouvernement, qui aurait bien vu son contrat nouvelles embauches (CNE) taillé sur mesure pour les PME de moins de 20 salariés doper les chiffres. Un échec politique ? Non, c'est la faute des méthodes de mesure, affirme le gouvernement, attisant une polémique avec les syndicats des services statistiques de l'Etat. «L'Insee ne prend pas en compte les entreprises de moins de 10 salariés, ce qui minimise l'impact du CNE et fournit des statistiques non exhaustives», explique-t-on dans l'entourage du ministre délégué à l'Emploi, Gérard Larcher.

Depuis plusieurs semaines, le gouvernement répète cette critique : l'Insee, tout comme la Dares (1) au ministère de l'Emploi, utiliseraient des méthodologies incapables de prendre toute la mesure du dynamisme de l'emploi dans les petites entreprises et dans les services à la personne. Pas de chance: ce sont justement les secteurs où le gouvernement nourrit des ambitions.

Du côté de l'Insee, l'accusation est évidemment accueillie fraîchement. «Ce gouvernement donne l'impression qu'il veut faire pression parce que les chiffres ne lui plaisent pas», proteste Freddy Liénard, se