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Libération

Elise et les 40 chômeurs

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publié le 20 février 2006 à 20h24

Elise est conseillère emploi pour RMIstes dans l'Herault, le département français au taux de chomage le plus élevé.

«Depuis deux ans, époque à laquelle j'ai fermé mon auberge, je cherchais un travail fixe, avec mon bac + 5 et mes 52 ans. Il y a huit mois, j'allais m'inscrire au RMI quand on m'a proposé de m'occuper de réinsertion dans une association prestataire de services pour l'ANPE. Je passais tout d'un coup de l'autre côté : j'avais un travail et j'allais m'occuper de ceux qui n'en ont pas.

«En ce moment, j'ai quarante dossiers à suivre, c'est beaucoup. Il faudrait pouvoir recevoir certains demandeurs d'emploi tous les deux ou trois jours pour qu'ils restent motivés. Les boulots pour les personnes sans emploi qui viennent me voir, je tente de les trouver sur les sites Internet ou par le bouche à oreille. J'essaie aussi de faire un travail de boîte de placement en mettant en avant, auprès des employeurs que je prospecte, les avantages des contrats spéciaux et autres emplois aidés auxquels ont droit RMistes, chômeurs longue durée, etc. Mais les emplois se dégottent au compte-gouttes. Je suis censée leur trouver du travail et je passe mon temps à régler des problèmes éloignés de l'emploi. Sans être travailleur social, je suis souvent à la limite du rôle de l'assistante sociale car la position de RMiste enfonce souvent la personne dans une désocialisation complète. Beaucoup de mes «clients» viennent d'arriver dans le Sud et se retrouvent isolés, seuls, sans famille, sans trav