Montréal, de notre correspondante.
Plus de trente ans après la découverte d'énormes gisements de gaz naturel dans les régions les plus septentrionales des Territoires du Nord-Ouest, le projet d'un pipeline de 1 200 kilomètres reliant le delta du fleuve Mackenzie à la province de l'Alberta (et au reste du marché nord-américain) est à nouveau au coeur de toutes les discussions dans cette région de l'Arctique canadien. Un temps envisagée dans les années 70, l'idée d'exploiter ces champs gaziers avait été abandonnée après un rapport de la commission Berger qui recommandait, en 1977, un moratoire de dix ans en raison notamment de l'absence d'accord avec les nations autochtones qui habitent la région. Mais, en 2000, alors que la demande de gaz naturel ne cessait de croître, le controversé projet est ressorti des cartons. Voilà trois semaines, l'Office national de l'énergie du Canada a entamé une série d'audiences publiques : près de 140 réunions sont prévues cette année dans 27 communautés de l'Arctique canadien. S'il reçoit le feu vert des autorités, ce projet sans précédent, de 7,5 milliards de dollars (6,3 milliards d'euros), engendrera des bouleversements majeurs dans la région.
Hache de guerre. De fait, à Inuvik, à 200 km au nord du cercle polaire, des associations canadiennes ont, la semaine passée, multiplié les mises en garde contre les impacts sociaux et environnementaux de cette opération colossale, qui nécessiterait quatre années de travaux soit le plus grand chantier j