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Libération

Les non-dits de l'embauche

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publié le 20 février 2006 à 20h24

à Los Angeles

Aux Etats-Unis, les entretiens sont soumis à des lois strictes : ainsi, l'employeur ou le détective qui l'assiste ne peuvent pas demander à un candidat s'il est marié, a des enfants en bas âge ou pratique une religion qui l'empêche de travailler certains jours. En revanche, les enquêtes sur les employés déjà présents au sein de la société (avant une opération de fusion, par exemple) ou en cas de problèmes sur le lieu de travail (fraude, harcèlement) sont soumises à de moindres contraintes. Un employeur a-t-il alors le droit de déterrer sur le blog d'un candidat les informations qu'il ne peut pas évoquer lors de l'embauche ? Et comment peut-il utiliser des informations intimes étalées sur les blogs ?

Selon l'avocat de Los Angeles Marvin Krakow, un employeur ou son détective ont parfaitement le droit de connaître des choses que le candidat crie sur les toits d'Internet. «Les propos tenus sur les blogs font partie du domaine public», explique-t-il. En revanche, utiliser ces informations pour enfreindre les lois antidiscrimination est interdit. «Et c'est là où ça devient délicat, ajoute l'avocat. Comment peut-on savoir si un employeur est influencé par telle information ? C'est impossible à prouver.»

Le détective peut donc rapporter à l'employeur qu'un candidat tient un blog islamiste ou raconte par le menu sa maladie chronique (et risque donc de coûter cher en jours d'absence ou en assurance médicale). Selon Marvin Krakow, le patron alerté par ces révélations peut ré