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Libération

Grippe aviaire : Bruxelles résiste au virus

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publié le 21 février 2006 à 20h24

Bruxelles (UE), correspondance.

La nouvelle, tardive, a déçu. Après une journée de table ronde réunissant hier les 25 ministres de l'Agriculture à Bruxelles, la Commission a finalement refusé d'accorder une aide spéciale aux producteurs de volailles, touchés par la baisse parfois massive de la consommation dans le secteur avicole. Motif ? «A ce stade, les mesures de protection adoptées pour combattre la propagation de la maladie ne créent pas de restrictions majeures à la libre circulation des volailles et des oeufs, a expliqué Mariann Fischer Boel, la commissaire européenne à l'Agriculture. Seules celles-ci justifieraient l'utilisation de mesures exceptionnelles de soutien au marché.»

Corde sensible. Même provisoire, cette décision est un coup dur. Car depuis l'apparition de la grippe aviaire en Europe, certains pays membres enregistrent des baisses parfois massives de leurs ventes de volailles. En Italie, en Espagne ou en Grèce, favorables aux aides européennes, ces baisses atteignent des records : entre 40 et 70 % ! En France, la consommation a dégringolé de 15 à 20 % et les exportations ont reculé de 30 %. Pour l'Hexagone, premier producteur européen de la filière, c'est un drame. Avec 15 000 éleveurs, le secteur avicole représente 6 milliards d'euros par an, 50 000 salariés et une production de 1,9 million de tonnes de viande (dont 740 000 tonnes à l'exportation). Les autorités françaises, sous la pression de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (