Après les soutiens-gorge ou les pull-overs, les chaussures. Demain, la Commission européenne proposera d'imposer des taxes antidumping sur les importations de chaussures en cuir chinoises ou vietnamiennes. «Un peu moins de 20 %», confirme un proche de Peter Mandelson, commissaire européen au Commerce. «Après une enquête de neuf mois, on a des preuves d'aides de ces deux Etats à leur industrie», rappelle Peter Power, porte-parole de Mandelson. Comment ? «Via des formes d'allègements fiscaux, de facilités de financement ou de location de terrains à un prix inférieur au marché.» Ou «des subventions publiques directes, comme au Vietnam». Les importations de chaussures en cuir chinoises ont augmenté de 320 % en douze mois, jusqu'en mars 2005, à 95 millions de paires. Les made in Vietnam ont bondi de 700 % (120 millions de paires) au cours de la même période. Mais elles ne représentent que 8 % du total des chaussures vendues en Europe.
Marges. A l'inverse du conflit sur le textile, l'Union européenne n'entend pas limiter le volume d'importations via l'instauration de quotas, mais «augmenter des prix sous-évalués», souligne Peter Power. La tâche est délicate pour Mandelson, libéral rétif à toute entrave au commerce, au moment où, par ailleurs, l'UE multiplie les pressions sur la lutte contre la contre-façon et la piraterie. Et, comme pour le textile cette fois, la chaussure divise les industriels, entre les fabricants basés sur le territoire européen et les grandes marques qui ont d